Foi

Leçon de foi un film d' Aline Capelle et Chloé Andries

52 minutes – HDCam – stereo – Beta numérique - 2016

Produit par Serge Kestemont, François Ladsous
Une production Luna Blue Film (Bruxelles), Av Brahler (Bruxelles), Les Films du Nord (France)
Produit avec l'aide du taxshelter du gouvernement belge

Producteurs associés:
Avec l'aide du Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie Bruxelles et du CNC(France) et de la Région du Nord Pas de Calais Le CRRAV

Scénario et réalisation:
Aline Capelle et Chloé Andrie
Directeur de production:
Serge Kestemont
Image:
Aline Capelle - Emilie Colin
Son:
Olivier De Nesle
Montage:
Frédéric Fichefet - Corine Bachy
Montage son:
Isabelle Someryn - Schmit
Mixage :
Jean-Jacques Quinet

›› En salle dès le mardi 19 mars 2019 - Aventure Bruxelles

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Quinze ans que je n’avais pas remis les pieds là-bas, dans le pensionnat de mon enfance. Caméra à la main, je retrouve aujourd’hui ce grand parc fermé, ces bâtiments punaisés d’images pieuses, cette atmosphère aussi rassurante qu’oppressante.
Rien n’a changé au Foyer de Courset. Aujourd’hui encore, dans cet internat perdu dans la campagne du Nord-Pas-de-Calais, deux cents élèves, du CP à la troisième (CP = la 1ère primaire ; la troisième = la 3ème secondaire), y sont éduqués comme je l’ai été par une communauté religieuse singulière.

Dans cette école, les petits sont bercés le soir avec des histoires d’enfants martyrs, on apprend l’amour aux filles en les séparant des garçons, on propose aux élèves des idées de pêchés avant d’aller se confesser, on se sent contraints de participer aux prières nocturnes volontaires.
Dans ce « nid » coupé du monde, où le sacrifice compte autant que les joies simples, un personnage invisible mais omniprésent est sur toutes les lèvres : Marthe Robin, la fondatrice des lieux. Cette mystique controversée du XXe siècle, connue pour avoir souffert 50 années sans boire ni manger, recevant chaque semaine les stigmates du Christ, se serait battue contre le diable chaque jour, tout en jurant vivre un bonheur intense.

« Leon de foi », c’est un an de chronique en huis clos, une immersion dans le quotidien de cet établissement hors contrat et hors normes. Un portrait de groupe traversé par mes questionnements où se détachent Louis, 5 ans, qui tente de s’adapter à ce nouveau monde ; Marie, 14 ans, qui a peur de quitter le « nid » l’an prochain et d’être entourée de drogués dans sa future école et Anne-Maëlis, 12 ans, qui rêverait d’avoir une apparition de la Vierge. Sans oublier leurs professeurs, des religieux toujours souriants, parfois blagueurs, mais tellement déconnectés du réel qu’ils se transforment alors en personnages de comédie. Un décalage saugrenu qui cache pourtant des prosélytes arc-boutés sur une foi pas si tolérante qu’il n’y paraît.

Ce film porte un regard critique sur la toute puissance du discours des adultes dans l’éducation des enfants, sur la limite entre la transmission de la foi et le dogmatisme aveugle et sur la tendance au repli d’une partie du catholicisme aujourd’hui.
Il se vit comme un voyage intime à la rencontre d’une communauté qui cultive l’ambiguité.